Comment arrêter de procrastiner ? La méthode infaillible
Vous avez un projet qui vous tient à cœur, un dossier à clôturer, une comptabilité à rendre, mais rien n’y fait. Impossible de sauter le pas. Totalement bloqué, vous reportez encore une fois au lendemain. Plus l’échéance approche, plus la culpabilité et l’angoisse nous tétanisent et plus… on temporise… Bref, c’est le cercle vicieux. Il s’agit malheureusement d’un comportement assez commun. La procrastination est la tendance à tout remettre systématiquement à plus tard dans un contexte de stress paralysant. Rassurez-vous, il est tout à fait possible de la vaincre définitivement, à condition toutefois de bien en comprendre le mécanisme puis d’appliquer notre méthode implacable. Alors, comment arrêter de procrastiner ?
Qu’est-ce que la procrastination ?
Le grand ennemi de notre efficacité et de notre productivité
La procrastination est un terme utilisé en psychologie pour désigner l’attitude d’une personne qui, pour fuir une émotion désagréable (stress, peur, effort important) remet à plus tard une tâche qu’elle peut ou doit accomplir dans l’immédiat.
Absolument toutes les actions de notre quotidien y passent. Répondre à un email, passer un coup de fil, prospecter de nouveaux clients, remplir sa déclaration d’impôts ou même ranger la pile de linge propre. La moindre tâche si simple soit elle prend alors de telles proportions qu’elle en devient inaccessible. C’est simple, on préfère ne rien faire plutôt que d’affronter un stress immense. Le sentiment de culpabilité est d’autant plus intense que l’on ne comprend pas pourquoi on agit de la sorte.
Les causes de la procrastination
La première étape pour arrêter de procrastiner efficacement est de prendre conscience que l’on en est victime et de comprendre les raisons de ce comportement. Que les choses soient claires : l’évitement et la manie de tout reporter à plus tard n’ont strictement rien à voir avec de la paresse, avec un manque d’ambition ou d’organisation.
Les causes sont plus profondes et différents troubles peuvent l’expliquer. Cela peut être :
- Le perfectionnisme
Il est le premier grand responsable de la procrastination. Peut-être êtes-vous concernés par cette tendance excessive à la perfection, par ce souci de peaufiner de façon obsessionnelle la finition de votre travail, de refaire et de remettre sans cesse en cause les étapes des projets déjà accomplis ? Le perfectionniste perd énormément de temps en recherches, en ajouts, en corrections, et il se retrouve souvent paralysé lorsqu’il constate que rien n’avance. Conséquence : il reporte son travail au lendemain pour encore prendre le temps de le perfectionner… C’est ainsi qu’à vouloir trop bien faire parfois on finit par ne plus rien faire du tout.
- La peur de l’échec
La « kakorraphiophobie », de son nom scientifique, est la peur exagérée et irraisonnée de l’échec. Elle a le pouvoir de mettre à néant nos projets les plus ambitieux comme se lancer dans l’entrepreneuriat ou monter sa boîte. Lorsque s’y ajoute la crainte du regard des autres, c’est le blocage : on n’ose plus se lancer et notre leitmotiv devient « je n’y arriverai jamais ». La conséquence ? On préfère rester encore et encore dans l’illusion avec notre projet rêvé et idéalisé, et l’on finit par se complaire dans une douce (mais dangereuse) procrastination.
- La peur de la réussite
C’est un phénomène assez paradoxal : il est possible de vouloir à tout prix réussir un projet qui nous tient à cœur, tout en ayant peur qu’il aboutisse. Pourquoi ? Parce que la réussite implique de se faire remarquer, de changer de vie, de sortir de sa zone de confort, d’endosser de nouvelles responsabilités, d’être jugé ou critiqué par notre entourage. Autant de situations qui peuvent être ressenties comme inconfortables et qui peuvent inhiber le passage à l’action voire être le terreau d’un terrible autosabotage.
- La faible estime de soi
Comment la reconnaître ? Par une propension à l’autocritique, une insatisfaction continue de sa propre personne, une peur exagérée de commettre des erreurs ainsi qu’une hypersensibilité aux critiques et au « regard des autres ». Dans ce cas, l’inaction est une façon de se protéger contre d’éventuels échecs qui aggraveraient les doutes, la mésestime et le manque de confiance en soi.
- L’ennui ou le manque de motivation
Cela joue bien évidemment sur notre capacité à avancer dans nos projets. Lorsque nous ne sommes pas suffisamment stimulés par une tâche (intellectuellement, financièrement ou autre), que nous ne ressentons ni intérêt, ni plaisir à l’accomplir, il ne reste que l’ennui. Lorsque le travail à accomplir ne fait plus de sens ou ne nous apprend rien, on tarde à le faire, on le met de côté pour s’affairer à d’autres choses. La procrastination s’installe malgré les deadlines à respecter.
- La dispersion
Ne vous est il jamais arrivé de travailler toute la journée tout en ayant le sentiment au final de n’avoir avancé efficacement sur aucun de vos dossiers ? Nos journées sont remplies de réunions, rendez-vous, déjeuners, appels téléphoniques, courses et autres digressions sur les réseaux sociaux. Il nous arrive alors de papillonner et de nous disperser sans être capable de mobiliser l’attention nécessaire à la réalisation des tâches importantes.
Parfois, la dispersion peut être la conséquence d’une surcharge mentale et cognitive. La fatigue entraîne des difficultés à se concentrer, et nous avons tendance à nous éparpiller sur plusieurs petites tâches simples et rapides plutôt qu’à nous mobiliser pour des activités plus décisives.
Les conséquences d’une procrastination chronique
Cette attitude d’évitement et d’inaction face à une tâche que nous sommes dans l’obligation d’accomplir est néfaste, voire invalidante. La procrastination va installer un sentiment constant de culpabilité, accentuer le stress quotidien et attaquer la confiance en soi. Les dégâts peuvent être très lourds pour notre vie tant personnelle que professionnelle, car de belles opportunités peuvent être perdues (retard dans la prise d’une décision, dans l’envoi d’un devis client ou d’un CV…). De plus, le « retardataire compulsif » aura tendance à réaliser son travail à la toute dernière minute, et celui-ci aura alors de fortes chances d’être bâclé ou incomplet.
L’impact de la procrastination sur le quotidien est dévastateur, car elle se manifeste au moment de débuter les projets qui nous tiennent le plus à cœur. Combien de rêves n’ont ainsi jamais vu le jour ? Et combien de regrets ? Il est donc crucial de prendre des mesures pour y mettre fin.
Comment arrêter de procrastiner et de tout remettre à plus tard ?
Voici la marche à suivre de toute urgence (et sans remettre à demain ), pour dire STOP à la procrastination.
Préparer et planifier sa journée, la veille au soir
L’objectif est de débuter la journée en ayant d’ores et déjà sous les yeux la liste précise des tâches à accomplir : on peut démarrer immédiatement tant qu’on est encore frais et dispos. Plus question de tergiverser et de traîner les pieds à se demander par quel bout commencer sa journée. On suit le fil conducteur et on s’y tient.
Pour être efficace :
- Dresser une to-do list des actions à accomplir le lendemain
Chaque tâche doit être identifiée de la façon la plus précise. Par exemple, on ne planifie pas de « changer de job », mais plutôt d’« identifier quatre ou cinq entreprises à contacter » de « prendre rendez-vous pour un bilan de compétence » ou d’« envoyer cinq lettres et CV par email »).
La liste doit être la plus exhaustive possible et comporter toutes les informations dont vous aurez besoin : un appel téléphonique à passer ou un email à envoyer ? Noter immédiatement le numéro de téléphone ou l’adresse email à utiliser. Ainsi, nul besoin le lendemain en plein rush de s’éparpiller sur de multiples recherches, certes minimes, mais sources de déconcentration. Le petit plus de la fameuse to-do list ? Le plaisir satisfaisant de rayer au fur et à mesure les tâches accomplies et classées.
- Préparer son environnement de travail
Ranger l’espace de travail. Le bureau doit être propre, les outils, stylos, carnets, ordinateur portable doivent être à leur place prêts à être utilisés. Investir dans des Post Its colorés ou des surligneurs multicolores peut également égayer cet espace et vous motiver à vous lancer dans votre labeur. Tout doit être prêt et bien en place pour démarrer du bon pied. N’hésitez pas à désencombrer votre espace et à le rendre le plus agréable possible grâce aux précieux conseils livrés dans cet article.
- Identifier les moments de la journée plus ou moins propices à réaliser certaines actions pour en tenir compte dans leur planification
L’administratif et la rédaction de documents plutôt le matin ? Le travail de recherche ou qui nécessite plus de concentration l’après-midi ou le soir ? Chaque individu est différent, le tout étant de bien se connaître pour éviter de perdre du temps.
Se créer une routine de démarrage pour passer à l’action et arrêter de procrastiner
Il s’agit de se mettre psychologiquement et intellectuellement en condition puis de se mettre en mouvement pour accomplir votre travail. On peut se créer des habitudes comme allumer une bougie parfumée, se préparer un thé ou un café corsé ou lire quelques citations positives et inspirantes. Cette routine deviendra une sorte de « sas d’entrée » dans votre activité du jour. Votre inconscient comprendra qu’il est temps de démarrer l’action sans tergiversation ni perte de concentration.
Se fixer des objectifs journaliers réalistes et réalisables
Il faut prendre conscience que vouloir réaliser de trop nombreuses actions en un trop court laps de temps est ce qu’il y a de pire en termes de stress et de procrastination.
Ne jamais dépasser 3 à 4 objectifs par jour.
S’il s’agit de gros projets, il est tout à fait légitime de ne pas savoir par où commencer. Dans ce cas, fractionnez-les pour les rendre plus digestes et ne pas se décourager. Par exemple, si vous avez pour objectif d’écrire un livre, notez pour votre journée de « faire un descriptif des personnages » ou d’« écrire le premier paragraphe ». En résumé : pour arrêter de procrastiner, il faut définir ses objectifs, être concret, spécifique et ne laisser aucune place au flou artistique.
Prioriser les tâches à accomplir
Ici chacun fait selon son ressenti, sa personnalité et sa manière de fonctionner. Pour une efficacité optimale :
- Avant de commencer, faites les petites tâches qui ne prennent que 2-3 minutes chacune (un appel téléphonique, un document à classer ou un courrier à mettre sous pli). Cela permet de les évacuer et ainsi d’alléger notre charge mentale. Autre avantage : on réduit d’emblée la longueur de notre to-do list et on gagne en motivation.
- Commencez réellement votre to-do list avec les tâches les plus lourdes. Selon la très fameuse et efficace méthode « Eat the Frog » (ou « Avalez le Crapaud ») de Brian Tracy), donnez la priorité aux travaux les plus difficiles, les plus pénibles et à ceux qui vous font le moins envie. Vous alors encore suffisamment en forme pour accomplir ce qu’il y a de plus difficile. Les tâches restantes paraîtront par contraste beaucoup plus « digestes » et surmontables.
- Enfin, attention de ne pas vous créer de fausses priorités en fonction de ce qui vous tombe dessus en cours de journée (un email de dernière minute par exemple). Gardez le cap et respectez à la lettre ce que vous vous êtes fixé de faire par écrit vous aidera grandement à arrêter de procrastiner.
Supprimer les distractions pour rester focus
- Concentrer toute votre énergie sur ce que vous avez à faire est primordial pour vaincre la procrastination. Quoi de pire qu’un appel téléphonique, une réponse à un sms ou des notifications Facebook au moment où vous vous apprêtez à démarrer une comptabilité longue et fastidieuse ? Il est en effet très difficile de résister à l’appel de ces sollicitations, tellement plus agréables et reposantes. Le meilleur des conseils anti-procrastination est donc d’ :
- Éteindre son téléphone mobile ou désactiver toutes les notifications (réseaux sociaux ou sms). Il existe des applications qui sont alors très utiles (comme Focus Lock ou MyTime).
- Prévenir l’entourage, dans la mesure du possible, que l’on est occupé et qu’il ne faut pas nous déranger pendant un laps de temps déterminé.
- Apprendre à dire « NON » à une personne qui vient vous distraire et imposer que l’on respecte votre temps de travail
Vous avez désormais toutes les clés en main pour combattre ce véritable fléau et arrêter de procrastiner. Quoiqu’il en soit, relaxez-vous et répétez-vous cette citation salvatrice :
« Commence là où tu es, utilise ce que tu as et fais de ton mieux »
Et vous ? Quand avez-vous procrastiné pour la dernière fois ? Avez-vous des astuces testées et approuvées pour arrêter de procrastiner à nous partager en commentaires?